
47 % des futurs retraités passent à côté d’avantages fiscaux accessibles, alors qu’un simple ajustement de calendrier ou de stratégie patrimoniale peut changer la donne. Voilà le paradoxe : alors que la crainte de voir son revenu fondre après la vie active s’installe, les outils pour limiter la casse existent, mais restent trop souvent méconnus ou sous-exploités.
Certains dispositifs fiscaux, pourtant accessibles, restent sous-utilisés par la majorité des futurs retraités. Les abattements spécifiques sur les pensions, la possibilité de fractionner certains revenus ou encore la portabilité de crédits d’impôt d’une année sur l’autre permettent d’atténuer la pression fiscale à la sortie de la vie active.
Des choix effectués à quelques mois du départ peuvent modifier durablement le niveau d’imposition et, par ricochet, le pouvoir d’achat sur plusieurs années. Quelques ajustements simples suffisent à éviter une baisse inattendue du revenu disponible.
Plan de l'article
Retraite 2025 : pourquoi la diminution des revenus inquiète autant ?
La transition vers la retraite se heurte à une réalité arithmétique : le niveau de vie s’ajuste à la baisse. Les revenus annuels chutent, mécaniquement, du fait d’une pension rarement à la hauteur du dernier salaire. Ce décalage fragilise la capacité à anticiper, à investir, parfois même à faire face à de nouveaux besoins liés à la santé ou à la perte d’autonomie.
Le spectre d’une modification du barème progressif de l’impôt sur le revenu et la disparition de certains abattements fiscaux retraites alimentent l’inquiétude. Si le revenu fiscal de référence grimpe, la note fiscale suit, mettant en péril le fragile équilibre financier. Un abattement supprimé, même modeste, suffit à faire glisser vers une tranche supérieure, et à voir son impôt s’alourdir sans compensation sur la pension.
S’ajoute à cela le risque de perte de capital : la vente d’un bien, la liquidation d’un placement ou un rachat partiel d’assurance vie peuvent gonfler ponctuellement le revenu imposable et peser durablement sur la fiscalité. Dans ce climat d’instabilité, chaque changement de législation est scruté, tant la peur de voir son pouvoir d’achat amputé est prégnante.
Quels abattements fiscaux et avantages sont accessibles aux retraités ?
Le système fiscal français ménage quelques atouts aux retraités pour protéger leur pouvoir d’achat. Chaque année, un abattement fiscal de 10 % s’applique sur le montant imposable des pensions et retraites, dans la limite de 4 123 euros par foyer fiscal (plafond 2024). Ce mécanisme réduit directement le revenu imposable déclaré, impactant le montant de l’impôt à régler.
D’autres avantages fiscaux sont liés à l’âge ou au handicap. Après 65 ans, un abattement supplémentaire s’applique sur le revenu net global, sous conditions de ressources. C’est une sécurité supplémentaire, mais elle dépend chaque année du niveau du revenu fiscal de référence.
Les solutions d’épargne adaptées à la retraite ne sont pas en reste. L’assurance vie et le plan d’épargne retraite (PER) offrent des régimes spécifiques. Sur le PER, les versements effectués durant la vie active sont déductibles du revenu imposable, dans la limite d’un plafond fixé par la loi. Au moment de la retraite, la fiscalité diffère selon l’option choisie : sortie en capital ou en rente. L’assurance vie, elle, conserve sa souplesse : après huit ans, les gains bénéficient d’une exonération partielle d’impôt, jusqu’à 4 600 euros par an pour une personne seule.
À cela s’ajoutent des règles avantageuses sur l’immobilier. La revente de la résidence principale échappe à l’impôt sur la plus-value. Des dispositifs comme la loi Pinel ou Denormandie, en cas d’investissement locatif, permettent encore d’alléger la fiscalité. Ceux qui choisissent la gestion pilotée sur leurs contrats d’assurance vie ou PER profitent aussi d’un ajustement automatique du niveau de risque pour maximiser le rendement annuel, sans avoir à surveiller leurs placements au quotidien.
Planification fiscale : les étapes clés avant et après le départ à la retraite
Avoir une longueur d’avance change tout. Cinq ans avant le départ retraite, il s’agit de faire le point sur ses revenus, ses placements, ses charges. À ce stade, calculer l’effet du barème progressif de l’impôt sur le revenu devient une étape incontournable : la baisse des revenus peut faire glisser vers une tranche marginale d’imposition plus basse. Mais la suppression de l’abattement fiscal pour retraites envisagée pour 2025 obligera à réviser ses calculs.
Réorganiser ses placements prend alors tout son sens. Il faut arbitrer entre assurance vie, plan d’épargne retraite et supports en unités de compte. Sur le PER, échelonner la sortie en capital permet de lisser la fiscalité, en tirant parti du taux progressif de l’impôt sur le revenu. Les versements réalisés juste avant la retraite restent déductibles, dans la limite réglementaire.
Une fois la retraite enclenchée, il convient de surveiller chaque année à la loupe le revenu imposable et le revenu fiscal de référence. Attention aux années exceptionnelles, vente d’un bien, rachat d’assurance vie, qui peuvent provoquer une hausse brutale de la fiscalité, voire de la CSG sur la pension l’année suivante. Répartir intelligemment les retraits aide à éviter une perte de capital et à maintenir un niveau de vie stable.
Pour les patrimoines étoffés, la gestion pilotée offre la possibilité d’adapter le risque au fil du temps et des besoins. Penser la planification fiscale, c’est aussi anticiper les conséquences d’une baisse d’autonomie : préparer la vente d’un bien immobilier ou le rachat d’un contrat d’épargne peut limiter la facture fiscale à l’heure où la dépendance s’installe.
Conseils pratiques pour alléger sa fiscalité et préserver son pouvoir d’achat
Diversification et arbitrages judicieux
Voici quelques leviers concrets pour améliorer la gestion de la fiscalité retraite :
- Associer assurance vie et PER permet d’ajuster le niveau de revenus à la retraite. L’assurance vie, avec sa fiscalité avantageuse après huit ans, complète utilement le PER, qui procure une déduction des versements pendant la vie active.
- La gestion pilotée sur les produits d’épargne retraite ajuste l’exposition au risque automatiquement, selon l’horizon de sortie, ce qui réduit la probabilité de pertes et favorise le rendement.
Fiscalité : anticipez la suppression de l’abattement
La perspective de la suppression de l’abattement fiscal retraites en 2025 impose d’affiner sa stratégie. Répartir les retraits sur plusieurs exercices permet de maîtriser la tranche marginale d’imposition et d’éviter les effets de seuil du barème progressif de l’impôt.
Immobilier et patrimoine : valorisez sans alourdir l’impôt
Le poids de l’immobilier dans le patrimoine mérite une attention particulière lors du calcul du revenu fiscal de référence. Louer en meublé non professionnel permet d’amortir le bien et de réduire la base imposable. En cas de besoin, vendre en viager ou opter pour l’usufruit temporaire permet de répartir la fiscalité dans le temps, évitant ainsi les pics d’imposition.
Solliciter un conseiller en gestion de patrimoine ou un expert fiscaliste reste une démarche judicieuse pour ajuster finement sa stratégie. Chacun dispose de marges de manœuvre pour préserver son niveau de vie, pourvu que les décisions soient prises au bon moment et en pleine connaissance des règles du jeu.
Optimiser sa retraite, c’est refuser de subir la mécanique fiscale à l’aveugle. Ceux qui prennent les devants transforment l’incertitude en force, et s’offrent des années sereines, à l’abri des mauvaises surprises.

















































