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Maigrir en prenant son temps

Maigrir en prenant son temps

16/02/2009
MAIGRIR EN PRENANT SON TEMPS
Si votre but est de maigrir vite et sans vous préoccuper du lendemain, si regrossir par la suite vous est égal, si votre seule et unique préoccupation est de faire bonne figure sur la plage pendant les quelques semaines d’été, ou bien de parvenir à entrer dans votre robe ou smocking de marié, si peu vous chaut de regrossir en septembre ou après la cérémonie, alors dans ce cas, mon conseil sera simple : adressez-vous à un charlatan, un gourou amaigrisseur, un médecin peu scrupuleux et faites de préférence une méthode dure et privative.
Une diète protéinée en sachets, ou bien un régime hyperprotidique et très restrictif conviendront fort bien pour un tel objectif. Vous maigrirez vite et dans l’euphorie, puis les vacances finies ou la cérémonie de mariage passée, vous regrossirez tout aussi vite.
Mais si votre objectif est d’aller plus au fond des choses, alors c’est à vous, et à vous seulement, que s’adresse la suite de cet article.
Posez-vous des questions sur votre motivation.
Il n’est pas inutile de vous demander ce que vous attendez d’une perte de poids :
Peut-être êtes-vous très, très gros(se). Ou bien vous êtes moyennement gros(se), mais souffrez de problèmes de santé liés au surpoids. Il paraît donc raisonnable de maigrir ainsi que vous le conseille votre médecin. Certes, mais rappelons que ce n’est pas parce que mincir est " raisonnable " ou nécessaire à la santé que la tâche est rendue plus aisée pour autant. Il n’est pas rare de rencontrer des personnes qui ont un besoin urgent de perdre du poids en raison de leur santé, et qui n’y parviennent pourtant pas, en tout cas de façon durable. En fait, ce type de motivation, en quelque sorte extérieur à soi-même (c’est le corps qui se révolte et qui oblige à maigrir) n’est pas toujours suffisant et n’est pas automatiquement gage de réussite.
Quel est alors le type de motivation qui a le plus de chance de porter des fruits ? Vous êtes très obèse ou bien moyennement, ou vous n’avez qu’un surpoids relativement modéré ; vous souffrez physiquement de votre poids, ou bien ce n’est pas vraiment le cas et vous aspirez simplement à un meilleur confort physique ; ou encore vos motivations principales sont d’ordre esthétique. Le monde étant ce qu’il est, vous pensez avec raison que la vie, sans être rose pour autant, est sans doute plus facile en mince. En fait, pour vous, il s’agit avant tout de vous faire à vous-même ce cadeau : une meilleure santé, un physique amélioré, un confort accru, une esthétique davantage dans l’air du temps. Vous savez que perdre du poids et rester mince nécessitent un travail de fond et ne sont pas des choses faciles, mais vous êtes prêt(e) à en payer le prix, à prendre le temps nécessaire. Vous savez que l’amincissement ne saurait résoudre la totalité de vos problèmes, n’en attendez pas plus qu’il ne saurait en donner. Bref, vous êtes lucide et sérieusement motivé(e). De telles motivations sont parmi les meilleures.
Mais parfois, maigrir est davantage que cela : c’est une démonstration de volonté. Maigrir se mérite par de la souffrance, une souffrance qui purifie le corps et l’âme, qui rend l’être digne de minceur. En maîtrisant son alimentation et son poids, il s’agit de démontrer sa force, sa puissance, sa valeur. En fait, de telles motivations portent en elles les germes de l’échec. Certes, dans un premier temps, on remporte des victoires, on gagne des batailles, mais à la longue, on ne peut que perdre la guerre.
Enfin, ce n’est pas vous qui êtes véritablement porteuse ou porteur d’une forte motivation, mais votre conjoint, vos parents, votre médecin. Vous ne dites pas non, bien sûr, mais c’est avant tout pour leur faire plaisir que vous vous apprêtez à mincir. Sachez qu’une telle motivation

ne tient guère la route. Et même, bien au contraire, ce genre de situation s’avère presque toujours contre-productif : regrossir finit par devenir le moyen de s’affirmer face à l’obligation de minceur qu’on vous impose.

Examinez vos difficultés alimentaires dans le détail. Le moyen le plus simple consiste à tenir ce fameux carnet alimentaire désormais recommandé par de nombreux médecins. Bien des gens éprouvent de la réticence à noter ce qu’ils ingèrent, essentiellement parce qu’ils mangent sur un mode culpabilisé à l’extrême. Si la consommation d’un biscuit, d’une portion de frites, le fait qu’on se resserve du plat principal ou du fromage sont assimilés à des péchés, les noter noir sur blanc deviennent un processus douloureux.
Il faut bien l’avouer, la moralisation et la culpabilisation, renforcées par le corps social — une personne en surpoids qui rentre dans une pâtisserie ou qui commande un dessert plein de crème Chantilly s’expose à des regards réprobateurs — ainsi que par l’entourage — " Ma chérie, crois-tu que choisir ce plat en sauce soit bien raisonnable ? " — bat son plein et ne facilite pas la prise de conscience du comportement alimentaire.
À ce processus de déni de certaines prises alimentaires, dû pour l’essentiel à l’évitement de pensées d’auto-dévalorisation, s’ajoute le fait que certaines personnes en surpoids pensent si peu à elles-mêmes qu’elles s’avèrent incapables de mémoriser leurs comportements alimentaires.
Il s’agit donc de noter ce qu’on mange, combien on en mange, où et quand on le mange, et de considérer le " trop-mangé " — c’est-à-dire ce qu’on aura mangé alors qu’on n’a pas ou plus faim — non pas comme une faute, mais comme un problème qu’il s’agit de reconnaître avant de le résoudre.
Bien des personnes, parfois à leur grande surprise, constatent qu’elles ne sont pas d’aussi petites mangeuses qu’elles le pensaient. Les portions sont plus conséquentes qu’elles ne le croyaient, elles se resservent fréquemment, elles mangent plus de pain ou boivent plus de boissons nourrissantes qu’elles ne le pensaient. De petites choses grignotées par çi par là s’avèrent, quand on les additionnent, constituer un apport alimentaire non négligeable.
Apprenez à reconnaître les circonstances qui vous font manger en excès. Si savoir ce qu’on mange est bien, comprendre ce qui fait manger en excès est mieux. Outre le cercle vicieux des efforts d’amaigrissement par la privation et la restriction cognitive, qui conduisent à des pertes de contrôle et des débordements alimentaires, bien d’autres situations peuvent se surajouter à ce processus et conduire à manger plus que son corps ne le réclame.
Nombre de personnes en difficulté avec leur comportement alimentaire traduisent par exemple leur mal-être par le terme de " contrariété ". Ce mot banal vient camoufler, me semble-t-il, des processus de pensée bien particuliers. Fonctionnant essentiellement par rapport à des règles rigides, ayant développé des idées précises sur la façon dont les choses doivent être, sur ce qu’il convient de penser et de ressentir, n’aimant ni l’improvisation, ni l’irruption de sentiments imprévus et dérangeants, ces personnes supportent mal que quelque chose contrarie leurs plans.
Une contrariété est donc ce qui dérange l’ordonnancement des choses qu’on aura construit dans sa tête. On ne ressent peut-être pas alors les choses qu’on devrait ressentir, ce qui est vu comme un danger. Manger devient alors un moyen d’empêcher la survenue de pensées ou de sentiments imprévus et par là même inquiétants, de masquer ceux-ci en mettant sur le devant de la scène une difficulté bien connue, un démon familier : sa difficulté avec son poids et son comportement alimentaire.
Les difficultés affectives ou relationnelles, qui conduisent souvent à des débordements émotionnels, sont un autre exemple de situations qui peuvent déboucher sur des excès alimentaires. Certaines personnes, confrontées à une situation de conflit potentiel, se ferment la bouche en mangeant afin de ne pas dire les choses qu’elles auraient à dire. Ou bien encore, elles mangent pour se dispenser de prendre conscience de cette situation de conflit.
>>Lire la suite... "Entreprenez un travail sur vous-même"



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